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Wild Africa Conservation lance un avis d’appel d’offre pour la mise à jour des données en matière de surveillance, protection et de lutte anti-braconnage, Niger

Wild Africa Conservation lance un avis d’appel d’offre pour la mise à jour des données en matière de surveillance, protection et de lutte anti-braconnage, Niger

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Categories : Avis d'appel d'offres

Domaines : Comptabilité - Gestion - Audit - Gestion de projetsInformatique - Télécommunication - Electronique

Regions : Niger

Wild Africa Conservation lance un avis d’appel d’offre pour la mise à jour des données en matière de surveillance, protection et de lutte anti-braconnage, Niger

 

Mise à jour des donneées en matieère de surveillance, protection et de lutte anti-braconnage dans le Parc du W au Niger

CONTEXTE :

Le Parc Régional du « W » est une Réserve Transfrontalière de Biosphère située dans la zone sahélo soudanienne et la plus grande réserve naturelle transfrontalière protégée d’Afrique de l’Ouest. Elle s’étend sur une superficie de plus d’un million d’hectares et se partageant entre le Bénin, le Burkina Faso et le Niger. Il s’agit de l’une des dernières zones sauvages d’Afrique de l’Ouest et constitue une zone d’importance pour la préservation des espèces de transition entre la zone guinéenne et sahélienne.

Cependant le Parc du W doit faire face à de nombreuses menaces. La biodiversité est soumise à une pression anthropique grandissante par la destruction de leurs habitats, les actes de braconnage, les risques d’épizooties liés au pâturage illégal. Depuis quelques mois, ces menaces sont exacerbées par le degré d’insécurité qui ne cesse d’augmenter dans la sous-région. La situation actuelle représente une contrainte très importante pour les autorités nigériennes et les communautés locales ainsi que pour les gestionnaires du Parc et les partenaires techniques dans la mise en œuvre des actions essentielles pour assurer la bonne gestion du parc. La situation sécuritaire impacte les activités de base et d’appuis aux
communautés riveraines, sans parler du tourisme dans l’ensemble du complexe WAP. Le fait de sous-estimer ces problématiques pourrait rapidement conduire à un effondrement drastique des effectifs.

La partie nigérienne du Parc du W, à l’extrême sud-ouest du Niger, est située dans la région de Tillabéry, dans le département de Say. Elle couvre une superficie de 220 000 ha et est bordée au Nord-Est par le fleuve Niger et la rivière Tapoa, au Sud par la Mékrou et à l’Ouest par la frontière du Burkina. Les communes de Tamou, Kirtachi et Falmey constituent la périphérie directe du Parc.

La situation socio-économique des villages environnants constitue un enjeu supplémentaire. Le Parc Régional du W est une réserve de biosphère où les communautés jouent un rôle clé dans les dynamiques environnementales aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du parc. Plusieurs ethnies occupent les périphéries du Parc Régional W dont les Djerma, Gourmantché, Songai, Haoussa et enfin les Peuls dont une partie pratique encore la transhumance. L’économie locale autour du W est basée principalement sur l’élevage et l’agriculture, peu rémunératrice, et les populations sont tributaires de l’exploitation des ressources agricoles, pastorales, forestières, cynégétiques dans un contexte d’accès à l’eau difficile. Dans la majorité des villages de la périphérie, les conditions de vie sont rurales et relativement précaires, la plupart des habitants étant sous le seuil de pauvreté. Parallèlement il s’agit de zones où l’éducation est peu développée.

Malgré leur proximité, ces villages ne sont que très peu, voire pas du tout, impliqués dans la conservation et la gestion de l’aire protégée et bénéficient très peu des éventuelles retombées. Au contraire ils exercent des pressions anthropiques via la transhumance, la chasse, la coupe de bois, etc. fortes sur le Parc du W Niger. Les communautés ne jouissent pas des droits d’utilisation de ressources de l’aire protégée et ces pratiques, bien que illégales, font souvent partie intégrante du mode de vie des communautés.

Face à l’augmentation des pressions et des menaces, il est essentiel d’adapter les efforts et l’engagement nécessaire pour la réhabilitation du parc du W et permettre son intégration dans la vie économique et sociale des zones concernées.

De manière spécifique, la création d’emplois au profit des communautés riveraines au travers l’amélioration et le développement des chaînes de valeur dans les principaux secteurs économiques doit se faire avec une approche entrepreneuriale dans l’analyse et les solutions proposées. Cela permettra d’élaborer un plan d’affaire créateur d’emplois pérennes dans la région, et à long terme de participer à la sortie du cercle vicieux pauvreté et radicalisme.

PRESENTATION DE L’ORGANISATION ET DU PROJET :

Les ONGs Wild Africa Conservation – WAC et African Parks Network – APN en étroite collaboration avec la Direction de la Faune, de la Chasse et des Aires Protégées, sont en charge de mener une étude de faisabilité pour répondre aux problèmes de gestion de la composante Niger du Parc Régional du W.

Le principal objectif de l’étude de faisabilité est de répertorier et analyser les différentes options possibles de gestion du parc W et de proposer un nouveau modèle de gestion qui engage la responsabilité et la redevabilité des différents partenaires à long terme, dans le respect strict du ro?le régalien de l’E?tat. Pour ce faire, les activités réalisées permettront de mettre à jour les connaissances dans les secteurs de la lutte anti-braconnage, de la sécurité et la surveillance, de la restauration du milieu et la résilience des communautés locales face au changement climatique, du développement économique des populations riveraines et enfin de l’état de conservation de certaines espèces emblématiques du W, en tenant compte de la situation sécuritaire actuelle qui a fortement évolué ces dernières années.

WAC et APN recrute un ou des consultants pouvant répondre aux attentes de cette consultation dans le temps imparti stipulé plus bas dans le document.

OBJET DE LA CONSULTATION :

Un(e) consultant(e), expert(e) dans le domaine de la surveillance et de la sécurité mais aussi de la lutte anti-braconnage basé au Niger mettra en exergue les forces et les faiblesses du système actuel. Le ou la consultant(e) aura pour tâche de présenter une analyse systémique de la situation dans toute sa dimension (locale, nationale et régionale) prenant en compte les différentes menaces qui seront traitées par les équipes de surveillance.

L’analyse de la situation sécuritaire permettra notamment d’évaluer les besoins en ressources humaines et les qualifications nécessaires pour assurer la sécurité de la zone ainsi que les équipements et moyens logistiques à mettre en place à court et à long terme. Cela inclut les technologies de pointe à utiliser dans le cadre de la surveillance du territoire et en particulier au niveau des centres opérationnels de contro?le.

Le consultant devra dans son analyse prendre en compte les moyens déployés par le gouvernement du Niger pour assurer la sécurité de son territoire au niveau national sachant qu’il y a une dimension régionale très importante.

Le(a) consultant(e) proposera un programme pour améliorer le réseau d’information mis en place par l’unité de gestion du Parc W. Il sera important d’avoir une approche multisectorielle intégrant les sources potentielles de convoitises et de conflits en dehors des ressources biologiques classiques (viande de brousse et ivoire) telles que les ressources minières, pastorale, agricole, sylvicole, etc., aussi bien à l’intérieur qu’en périphérie du Parc.

Concernant les aspects de lutte anti-braconnage, le (ou les) consultant(s) analysera les menaces actuelles qui pèsent sur la faune et ses habitats et mettra en évidence l’évolution des pratiques en lien avec la situation d’insécurité qui prédomine dans la sous- région.

Le(a) consultant(e) devra notamment évaluer le degré d’intensité de la menace par zone en lien avec les méthodes utilisées par les braconniers, soit allant du braconnage riverain de subsistance au trafic organisé pour la viande de brousse et l’ivoire. Il s’agira également de proposer des modes d’intervention adaptés à la situation actuelle pour les patrouilles de lutte anti-braconnage. Ces interventions permettront de répondre aux menaces et au système de contro?le et de surveillance à développer quant aux activités de collecte des produits non ligneux, de coupes de bois, de pêche et de pâturage illégal dans l’aire protégée.

Les actions proposées dans le cadre de la LAB devront être coordonnées avec les actions menées pour assurer la sécurité du territoire.

Livrables :

  • Proposer un état des lieux dynamique de la situation sécuritaire et du braconnage dans le parc W Niger et sa périphérie basée sur une analyse systémique mettant en évidence les acteurs impliqués et leurs pratiques ;
  • Présenter une stratégie à court et moyen termes pour assurer la sécurité de la base vie, des unités LAB en patrouille et des transports d’unité mixte FDS vers le W Niger et dans la périphérie ;
  • Présenter une stratégie à court et moyen termes pour assurer la surveillance de l’ensemble du Parc et de la périphérie y compris en termes de moyens logistiques et technologiques  nécessaires ;
  • Evaluer les relations transfrontalières existantes pour la gestion de la criminalité faunique transfrontalière afin de faire des propositions pour améliorer la collaboration entre les parcs et Elaborer une stratégie de collaboration transfrontalière pour la surveillance, la protection et la LAB avec les unités du W Bénin et W Burkina-Faso.

Un rapport détaillé contenant les éléments cités ci-dessus et une restitution orale avec présentation type Powerpoint des principaux résultats de l’étude seront attendus de la part du consultant(e) sélectionné(e).

PROFIL, COMPETENCES ET EXPERIENCE :

  • Posséder une expérience solide démontrée d’au moins 15 ans dans le domaine de la surveillance, la    protection des aires protégées et la lutte anti-braconnage au Niger et dans la sous-région ;
  • Avoir une excellente connaissance des problématiques de gestion des aires protégées au Niger et en    particulier du Parc W ainsi que dans les zones tampons et la périphérie des aires protégées ;
  • Avoir une bonne connaissance de la planification stratégique des exercices opérationnels au sein d’une unité LAB ;
  • Démontrer une expérience dans le domaine de la sécurité des camps de base des aires protégées et    en particulier au Niger ou dans le complexe WAP ;
  • Posséder une expérience dans la collaboration entre unité mixte des Forces de Défense et Sécurité,    soit entre agent des Eaux & Forêts et les Forces Armées Nigériennes ;
  • Démontrer de l’expérience et de l’aisance à gérer des environnements d’activités complexes, y compris    avec des équipes isolées travaillant dans des conditions de terrain difficiles dans des sites ayant une    diversité linguistique et culturelle importante ;
  • Pouvoir rédiger et s’exprimer en français (langue du rapport et de la restitution), de bonnes notions    dans les langues locales constitue un atout important.

LIEU ET CONDITIONS DE TRAVAIL :

Pour la rédaction et l’analyse des données, les travaux pourront se faire en home-office. La partie terrain aura lieu dans les communes de Tamou et Falmey essentiellement en fonction des conditions sécuritaires mais des entretiens auront lieu à Niamey dans le Ministère de l’Environnement et de la Lutte Contre la Désertification, La Direction Général des Eaux & Forêts, la Direction de la Faune, de la Chasse et des Aires Protégées ainsi que dans les Directions Régionales et Départementales concernées des Eaux & Forêts concernées et le Ministère de la Défense Nationale et la Direction de l’E?tat-Major des Armées, le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation. Tous les coûts inhérents aux missions de terrain (véhicule, carburant, restauration, hébergement et sécurité) seront pris en charge par l’ONG WAC.

A Niamey, le consultant pourra utiliser les facilités des bureaux de WAC.

 

PRESTATIONS :

Le ou les consultants devra(ont) envoyer un document de 5 pages au maximum détaillant la méthodologie qui sera mise en œuvre, les livrables avec un chronogramme ainsi qu’une proposition financière avant le 30 avril 2022.

La contractualisation se fera début mai et le temps imparti pour réaliser les travaux de terrain, l’analyse des données et la synthèse est de 2 mois. L’ensemble des livrables devront être remis au coordonnateur de l’étude de faisabilité au plus tard le 15 juillet 2022, il faudra prévoir une restitution à l’équipe de l’étude de faisabilité, l’Unité de Gestion du Parc W au Niger et la Direction de la Faune, de la Chasse et des Aires Protégées.